Ousmane Sow
Autre • Acting
Pourquoi sculptait-t-il, Ousmane Sow ? Par nécessité élémentaire diront ses proches. Enfant, il commencera à sculpter des pierres ramassées le long de la plage à Dakar, puis continuera une fois devenu kinésithérapeute dans son cabinet de la région parisienne à modeler la pâte qui sert de plâtre pour les fractures des patients. Des petites figurines qu’il anime et qu’il filme pour leur donner vie. Comme un besoin de respirer, il fallait modeler. Il deviendra kinésithérapeute pour sculpter le corps humain et sculpteur pour modeler sa fameuse matière, qu’il appelle mon produit.
En s’intéressant aux ethnies d’Afrique puis d’Amérique il travaille par série. Les sculptures sortent de terre, elles s’imposent, figuratives, puissantes, pour raconter la vie. Des hommes libres toujours en action, qu’il sculpte en perpétuelle lutte. Pasteurs, guerriers, héros anonymes, grands hommes, autant de personnages qui viennent nous raconter leur histoire, et nous interpellent pour imaginer la nôtre. En puisant dans l’ethnologie, l’histoire, la photographie ou le cinéma, Ousmane Sow montre une reconstitution du vivant.
Mais que provoque les œuvres d’Ousmane Sow sur nous? Que ressentent les passants sur le pont des arts à Paris en 1999 devant les traits des Noubas, des Massais des Peuls ou face à "La bataille de Little Big Horn" mise en scène à quelques mètres au-dessus de la scène ?
C’est des regards que l’on oublie pas, un message du corps.
En montrant pour la première fois ses œuvres à l’âge de cinquante ans, les Nouba, emblématiques de son travail, Ousmane Sow fut aussitôt révélé au public.
Son œuvre, fulgurante, circulera dans le monde entier.