André Séchan
Homme • Acting
Après des études au Prytanée militaire de La Flèche, André Séchan regagna son Aquitaine natale et devint capitaine de l'équipe de rugby du Sporting Club Agenais. Il épousa Élise Talandier, qui tenait un magasin de modes à Villeneuve-sur-Lot.
Il fit la connaissance d'un international de rugby nommé Maurice Leuvielle, qui n'était autre que le frère aîné (né en 1881) de Gabriel (né en 1883), plus connu sous le pseudonyme de Max Linder. Selon les souvenirs d'André Séchan, Maurice Leuvielle l'aurait présenté à son frère, de passage à Villeneuve-sur-Lot, qui eut soudain conscience de se trouver devant son sosie et devina quel parti il en pourrait tirer dans ses spectacles. Pour commencer, Max Linder demanda à André Séchan de l'accompagner en Russie, en décembre 1913. Avec lui, il présenta dans les théâtres russes un sketch intitulé C'est le tango qui est cause de ça! où, bien avant Sept ans de malheur, Linder exploitait sur le mode comique le thème du double en créant une illusion d'ubiquité grâce à l'agilité de Séchan, faux Max qui entre autres gags sortait du trou du souffleur quand le vrai Max venait de plonger dans un piano. De retour à Paris, jusqu'à la mobilisation d'août 1914 Linder continua d'utiliser son sosie dans certains films. Il avait divers imitateurs, mais André Séchan se voulut sosie officiel ou du moins autorisé, avant de voler de ses propres ailes. La guerre éclata. Grièvement blessé, puis réformé, Séchan put retourner au studio pour tenter d'être lui-même. Dans des séries comiques, peut-être tournées dès 1914 mais sorties en 1916, il se faisait appeler «Lui », sobriquet qui ne désignait pas encore Harold Lloyd, puis «Patinot». Dans une autre série réalisée par Rastrelli après l'armistice, Séchan se nommait «Fritzigli», avec parfois pour partenaire une «belle-mère » qui avait déjà joué ce rôle auprès de Linder: Pâquerette, cousine (par alliance?) d'André. Décidément pasticheur patenté, Séchan imita Tom Mix, Charlot et à nouveau Linder, en particulier dans Patinot sur les Alpes, Le Rêve d'André et Les As de l'écran. En 1927, dans sa biographie de Chaplin, Henry Poulaille mentionnera son talent d'imitateur. Le 3 septembre 1921 La Cinématographie française l'encouragea, considérant qu'on manquait de comiques et qu'il y avait une bonne carte à jouer. Séchan hésita. Déjà il s'était essayé dans des personnages «sérieux », dirigé par Germaine Dulac puis par Louis Feuillade dans Vendémiaire où il était juste et émouvant dans le rôle de François («Il vient au tragique avec sobriété », notait Delluc en 1918): expériences sans suite. Malgré tous ses efforts, Séchan se voyait enfermé dans le comique. Une dernière fois il apparut en «jeune premier élégant et mondain» dans Pour marier Gaëtan en 1923, mais son étoile semblait pâlir, à en juger par l'insistance avec laquelle Mon Ciné voulait convaincre les producteurs de lui trouver des rôles, en juin 1924. Après le décès de sa première épouse Élise, André Séchan se remaria avec Yvonne Boisgard. Il renonça au cinéma pour être représentant en parfums, mais il demeurait toujours rue des Vignerons à Vincennes, à deux pas des studios de la SCAGL.