Johanna Sutter
Femme • Acting
Jeanne Marie Élisabeth Sutter dite Johanna Sutter, née le 1er mai 1897 à Paris 11e[1],[2] et morte le 20 octobre 1974 à Paris 10e[3], est une actrice française. Partenaire et protégée de Sarah Bernhardt, Johanna Sutter adolescente joua quelques rôles sur scène, notamment dans Athalie, en même temps qu'elle débutait à l'écran en 1914 dans un film d'Émile Chautard: L'Apprentie. Elle n'était pas à proprement parler jolie, mais son physique parut intéressant et lui valut d'être remarquée par Marcel L'Herbier pour qui elle interpréta en 1922 Elvire dans Don Juan et Faust. «Fille baudelairienne, nocturne, très grande, flexible, avec de brusques gaucheries d'adolescente, elle avait un masque très beau qu'elle-même sculptait en noir et or avec un talent inné. Elle nourrissait des pensées vénéneuses, une froideur énigmatique. Dans la vie courante, elle sortait couverte d'une cape noire, tenant une couleuvre vivante à la main», nota Henri Fescourt. Elle fut son interprète, en travesti, dans Mandrin. Dans La Garçonne elle eut à défendre un personnage secondaire, Anika, « une femme esthète dont les mœurs étaient fâcheuses » comme le souligna Mon Ciné en lui reconnaissant du talent. Johanna Sutter s'inscrivait ainsi dans une sorte de marginalité qui la conduisit à l'Hindoue Tagore de Surcouf, sous la direction de Luitz Morat ainsi qu'à l'anarchiste Jeanne Réveil mise en scène par Donatien dans Mon curé chez les pauvres en 1925. Ce fut son dernier rôle dans le cinéma muet. Ultime apparition dans le parlant, en 1934: dans Studio à louer, médiocre moyen métrage de Jean- Louis Bouquet, elle devenait «Jeanne Sutter» pour un minuscule rôle de médium.